Écrit par Nina Raine, la pièce a fait un tabac en 2017 à Londres. Dans un des voyages de théâtre que David Laurin, codirecteur artistique de Duceppe a fait, il a acheté les droits de la pièce pour ensuite la ramener au Québec pour la traduire et la mettre en pièce.
Le consentement par la justice
Consentement est l’histoire de deux couples d’avocats qui plaident pour différentes causes, donc celui du viol. Au milieu de la pièce, on se rend compte que la vie professionnelle s’imbrique dans la vie personnelle et finit par nuire les deux vies de couples. Fanny Britt a traduit la même pièce, même si David Laurin fait aussi de la traduction. D’ailleurs, la pièce a été traduite en bon vieux québécois comme on l’aime. Les sacres présents dans la pièce se font d’une telle intensité qu’on sait que les acteurs sont québécois d’origine. L’idée de faire pivoter un gros mur, d’un côté, un mur de maison, et, de l’autre, un mur rempli des mots concernant le mouvement #moiaussi, qui a déferlé au cours de l’année. D’ailleurs, pendant le pivot du mur, on entend un enregistrement des différents journalistes radiophoniques et télévisuels américains et québécois qui parlent du mouvement et des dénonciations.
Duceppe a le tour de choisir de bons acteurs
C’est la troisième fois de suite que je devrai dire que Duceppe produit des formules gagnantes. Deux des sept acteurs présents sur scène en étaient à leur première présence à Duceppe. La prestation de Marie Bernier est très criante de vérité, même si elle y joue deux ou trois petits rôles dans la pièce. Mani Soleymanlou, qu’on a pu voir dans En famille, joue un ami avocat des deux couples, est excellent dans son rôle. Mais le plus gros coup de chapeau va à ceux dont la présence se fait le plus sentir; Anne-Élisabeth Bossé, David Savard, Véronique Côté et Cynthia Wu-Maheux. David Savard, qui est surtout reconnu pour des rôles de méchant, retrouve ses aises en fin de parcours. Anne-Élisabeth, dans le rôle de la femme trompée et qui trompe, en plus d’être victime de viol, est égale à elle-même dans cette performance formidable, comme toujours. Véronique Côté, qu’on a pu voir l’année dernière dans Quand la pluie s’arrêtera, et qui joue le même genre de registre est aussi parfaite, même si le registre se ressemble.
Je vous conseille d’aller voir cette pièce si vous avez le cœur solide, car Nina Raine n’y va pas avec le dos de la cuillère!
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